samedi 5 octobre 2013

Traversée del Cueto coventosa du 22/09/2013 (Cantabrique)



Ça y est le départ est donné à 9h, depuis un an que nous attendons ça, nous voilà partis pour la traversée del CUETO / COVENTOSA. Nous ferons la première partie du trajet en caddy avec Rémi, Arthur, Lio et moi durant lequel nous faisons une escale « courses » (y en aurait-il trop ? mais non !!!!) . Suite à une jolie addition nous continuons notre trajet en direction de St Gaudens où nous retrouvons une autre partie de l’équipe : Paco, Yan, Fred et Toto pour un jeu de tétris dans le mini bus afin de rentrer toutes les affaires entassées dans le caddy. Tout est rentré, eurêka !!
Le trajet est rythmé par les kilomètres qu’on  avale et les nombreuses pauses (environ une toutes les heures).
Nous arrivons à destination dans le petit village de RAMALES DE LA VICTOR  Joce et Odile, déjà en train de boire une binouze, nous attendent à la terrasse d’un café. Nos deux compagnons étaient partis le jour d’avant afin d’aller équiper la sortie de la traversée (merci les copains !!). Une petite bière avec eux et direction le gîte (appartenant à la fédération Spel d’Espagne) où nous faisons la rencontre de Rocia, la gérante qui est adorable et d’une grande gentillesse. Après un rapide tour des lieux nous déchargeons toutes les affaires, chacun s’attelle à sa tâche, préparation des kits de cordes, des kits de bouffe, confection d’une bonne salade de pattes dans 2 bidons étanches et organisation de la partie bateau pour la future croisière…
Le temps que Joce, Fred et moi amenions la voiture à la sortie du trou pour le lendemain,  les autres investissent la cuisine, généreusement prêtée, afin d’élaborer un bon aligot saucisse. Nous nous remplissons bien la panse de cette mixture qui colle à la cuillère et au fil des heures l’équipe s’égraine pour aller dormir.
Le réveil est donné pour 7h, mais non c’est trop tôt le tabac n'ouvre qu’à 9h30 et il nous faut des clopes !!! et le pain il arrive à quelle heure ???
Après toutes ces questions existentielles on se lève finalement à 8h, bon compromis !! Second investissement de la cuisine pour le petit dej œufs bacon à volonter.
Les fumeurs vont acheter leurs cigarettes, le pain est arrivé (ouff) on peut y aller !!
Tout le monde s'entasse dans le minibus direction Socueva, point de départ de la marche d’approche à 20 min de route du gîte.
Vue la chaleur torride, chacun se met en tenue légère les bottes aux pieds et nous attaquons la marche d’approche. Dans le village, on prend d'emblée la mauvaise direction ...ce qui nous permet de voir une vielle dame étendant son linge sur son étendoir canadien depuis sa petite fenêtre, folklore ! Donc demi-tour, ça y est on est sur le bon chemin et  nous voyons le col que nous devons atteindre. Les pas s’enchaînent sous un soleil qui libère toute sa chaleur sur notre peau transpirante.
Arrivés au col, l'ascension continue sur une piste où l’on croise un autochtone octogénaire qui nous indique le chemin avec un bel accent de paysans espagnol.
La suite de la marche se fait dans un magnifique lapiaz avec d’immenses dolines et lorsque notre tête fait un demi-tour on voit en toile de fond l’Atlantique, paysage magnifique !!! Nous voilà sortis du lapiaz pour une marche dans des pentes herbeuses.   Le bidon plein de pattes s'échappe du kit de Yan, dévale la pente de quelques mètres et s'arrête heureusement... (détails important pour la suite). Yan va le récupérer et remonte sur le chemin. Notre marche se poursuit durant 15 min jusqu’au col avec une belle vue sur  les massifs voisins.
Tout le monde se met à la recherche de l'entrée du trou qui doit être dans cette zone  mais introuvable, ce n’est pas la ??!! C'est à cet instant que Yan à une révélation...Il est persuadé que le bidon lui a montré, quelques instants plus tôt, l'entrée du Cueto comme un signe divin !! Cela correspond au descriptif ! Marche arrière, on redescend et le bidon avait bien raison, l’entrée était juste là, Yan était passé devant sans le voir !
Ça y est on y est et comme dit Paco « si y en a un qui se dégonfle je le suis ! »
Chacun s’équipe après s’être restauré . Les équipes se forment, ce sera Yan suivi de Joce pour l’équipement et Rémi avec Lio pour le rappel des cordes.
Il est 14h le départ est donné par Yan qui rentre dans la cavité. Un petit couloir de 5, 6m nous amène direct à la main courante de la « deadline » donnant accès au sommet du P300.  La tension et  l'attention montent ... Le nœud est bien fait ? Tout tient ? Le demi-rond est bien fermé ? Y'a un nœud au bout des cordes ?? Allez Feu !!!
Les départs s’enchaînent chacun se retrouve sur la main courante avec un ou deux camarades et là l’appréhension mélangée à l’euphorie se lit sur chaque visage. Mise en place du descendeur on se délonge et c’est parti pour une sensation intense. Je passe en cinquième position avec devant moi Yan, Joce, Odile et Toto. Je vois la lueur de leurs lampes au loin et au fil de la descente des lumières se rajoutent au dessus de moi avec Fred, Paco, Arthur. C'est une véritable guirlande électrique !! La première section de 50m se fait avec la boule au ventre puis au fil des rappels celle-ci s’estompe pour laisser place à un grand plaisir dans ce puits tubulaire parfait d’une dizaine de mètres de diamètre. La descente se fait au gré des « LIBRE » et parfois des retrouvailles au relais avec notre voisin du dessus ou du dessous. Arrivés au bas du puits on entend le rappel des cordes fait par Rémi et Lio avec le son fracassant de corde qui file, ça y est le demi tour est désormais impossible. Ah oui, j’allai oublier, nous avions quand même des talkie-walkie, attention la trans !! pour la communication entre l’équipe de tête et les déséquipeurs. Ça marche pas mal surtout pour récupérer des mousquifs sur des devs en place. On ne lâche rien !!
Joce et Yan continuent dans le P55 équipé en fixe, nous leur faisons passer au fur et à mesure les kits de cordes pour les puits suivant, qui eux ne sont pas en fixe. Les puits se succèdent, tous très beaux, la fin est un peu plus mouillante. Dernier rappel de 18 m qui donne dans la grande galerie de Juhé (-581m) et qui clôture la série de puits. Nous y prenons pieds à 19h pour la première pause repas avec salade de pattes, soupes, café…. Après une re-répartition des charges, nous voilà en route dans ces immenses galeries où nous avons l’impression de faire une rando en montagne avec comme ciel une voûte que seules les scurions peuvent éclairer. On s’abreuve à l’Oasis un des rares point d’eau de la traversée, les bouteilles sont remplies les gorges hydratées le chemin peut se poursuivre jusqu’au pozo de la navidad jonction avec le réseaux inférieur. A noter un très bon balisage tout au long de la traversée qui nous évite de chercher notre chemin dans ce grand dédale.
Nous voilà maintenant dans la galerie de la Navidad, les parois brillent de l’éclat du gypse « Joce : C’est trop beau faut que je me branle ! ». Des fleurs de toute taille, de la dentelle, on en prend plein les mirettes !! Le parcours continu dans de belles conduites forcées à hauteur d’homme et qui nous montre le cheminement que l’eau empruntait il y a fort fort longtemps.
Nous parcourons la salle blanche qui porte bien son nom,  toutes les parois sont étincelantes avec une jolie colonne en son milieu. Nous continuons notre chemin jusqu’au P31 pour la seconde pause tchap, il est 0h50.
Pour certains, les yeux commencent à picoter...mais chacun est impatient de découvrir ce qui nous attend ! La galerie du Red intermedia est le passage le plus paumatoire  mais d’une grande simplicité avec les scotchs light et les flèches indiquant le chemin ! Nous atteignons bientôt le pozo de la Union que nous ne descendons pas mais contournons par une belle vire en fixe. Quelques gouttes tombent du plafond ce qui permet de remplir nos gourdasses. Une petite escalade nous redonne accès à de nouvelles galeries où le plafond est plus bas, il faut se baisser !! Enfin !! On commence à sentir l’air qui frétille sur nos visages, lors de passages plus étroits, il se fait de plus en plus fort jusqu’à son apogée lors de la descente d’une diaclase nommée la TURBINA et elle porte bien son nom ! Lorsque le spéléo s’y engouffre sa combi se gonfle et le vent rend la descente assourdissante. Toto y restera un peu plus que les autres, merci à son gros kit qui s’est bloqué et qui commence à sérieusement l'emmerder !!  Peu après il lègue enfin son far dot.
Suite à cette Turbine nous prenons pied dans les galeries fossiles de la Conventosa, après une petite marche nous arrivons vite devant le 1er lac (il y en à 3 à passer). Paco, Fred et Yan s’attellent au gonflage des paquebots pour le départ de la croisière, tant attendu par Paco, pendant que l’autre partie de la troupe se fait un gueuleton avec un café bien chaud. Yan se lance le 1er en solitaire et nous avons de la chance il y a une drisse qui nous permet de ne pas sortir les rames. Paco s’occupe de la cordelette pour ramener les bateaux. Chacun embarque à son tour avec sa propre technique, à 2 avec 2 kits sur le dos, à 2 avec les kits dans l’eau attachés au bateau, tout seul…. Le 1er lac se  traverse sans encombre. Ce ne sera pas le cas du second où nous voyons arriver Fred à toute vitesse ! Il a été victime d’une crevaison au milieu de la traversée. Pour sauver l'embarcation, son moussaillon Paco a tout simplement sauté sur le rivage et a réussi à se loger sur un caillou. Le brave homme armé de courage s'est tout de même mouiller       les couilles !! Fred est resté seul à bord, mais comme ont dit, un capitaine ne quitte jamais son navire.
 Ce bateau pourvu de 2 boudins nous permettra de mettre tous les kits dessus pour le passage du dernier Lac.
Après avoir déposé les Kits, Lionel va chercher son père resté à l'eau.
Au dernier lac on sort les rames car la drisse est coupée en deux (dommage). Mais attention !! pas n’importe quelles rames ! Ce sont celles faites par Mr Albert avec pour gabarit une raquette de ping pong à Lage. Elles avaient été conçues pour ce même trou il y 33 ans de cela, c’est quand même beau !!!
Une fois les lacs franchis nous attaquons la partie « canyon » qui clôture cette sortie avec des décors encore et encore magnifiques, des plafonds à plus de 200 m de haut par endroit et cette eau d’une clarté exceptionnelle. Vasques, main-courantes, marmites s'enchaînent à un bon rythme. Yan et Joce partirons devant pour aller récupérer le minibus garé à Socueva.
La sortie n'est plus très loin et nous nous dirigeons tranquillement en prenant le temps d'admirer le décor. Ça monte encore un peu puis une dernière corde et on commence à sentir l’air, un dernier virage et ça y est le jour est là... nous mettons le nez dehors  après 20h dans l’obscurité, il est 10h.
Arrivés sur le parking Joce et Yan sont déjà là avec les véhicules et des bières en train de parler avec toute une équipe venue de Doubaï qui va faire la partie classique accompagnée par 2 guides anglais (vive la mondialisation !).
Tout le monde déguste une bonne bière tout en se déséquipant pour finir affalé sur la route chauffé par le soleil qui se lève. A peine sortit, tout le monde parle déjà de la prochaine grosse sortie, à voir au prochain épisode.
Un petit coup de voiture et nous voilà de retour à l’auberge où nous étalons le matos pour qu’il sèche et mangeons ce qu'il reste de bouffe et y'en a encore plein !!!
Au fil du temps on voit disparaître des gens que nous retrouvons au lit lorsque à notre tour nous y allons. Suite à une petite sieste collective, on se retrouve au bar autour d’un bon demi pour valider tout ça. 
Repas préparé par Rocia suivi d’une tentative de sortie en ville qui s’avérera non concluante car tous les bars sont fermés, IL FONT PAS LA FETE TOUT LE TEMPS EN ESPAGNE ? C’est quoi ce bordel !!!!!!
Tous les équipiers dorment comme des cailloux mais le soleil se lève et nous avec ! Suite à un petit dej et un au revoir à Rocia nous voilà sur la route du retour, et oui toutes les bonnes choses ont une fin !!
Avant de nous séparer, on fait un petit point matos... car Arthur a perdu son bidon ! On était tous prêts à se cotiser pour le lui rembourser quand tout d'un coup Paco a un flash (comme Yan la veille!!) et il résout le mystère du bidon manquant !
Ce trou il était vraiment ... !
Sur ce, nous nous quittons à st Gaudens où les Ariègeois repartent vers la montagne et les Perpignanais vers la mer.
Week-end end que tout le monde gardera durant un long moment en tête, belle histoire spéléologique et humaine.
TPST : 20h + 3h de marche d’approche

Aucun commentaire: