Ça y est le départ est
donné à 9h, depuis un an que nous attendons ça, nous voilà partis pour la
traversée del CUETO / COVENTOSA. Nous ferons la première partie du trajet en
caddy avec Rémi, Arthur, Lio et moi durant lequel nous faisons une escale
« courses » (y en aurait-il trop ? mais non !!!!) . Suite à
une jolie addition nous continuons notre trajet en direction de St Gaudens où
nous retrouvons une autre partie de l’équipe : Paco, Yan, Fred et Toto
pour un jeu de tétris dans le mini bus afin de rentrer toutes les affaires
entassées dans le caddy. Tout est rentré, eurêka !!
Le trajet est rythmé par les
kilomètres qu’on avale et les nombreuses
pauses (environ une toutes les heures).
Nous arrivons à destination dans
le petit village de RAMALES DE LA VICTOR Joce et Odile, déjà en train de boire une
binouze, nous attendent à la terrasse d’un café. Nos deux compagnons étaient partis
le jour d’avant afin d’aller équiper la sortie de la traversée (merci les copains !!).
Une petite bière avec eux et direction le gîte (appartenant à la fédération
Spel d’Espagne) où nous faisons la rencontre de Rocia, la gérante qui est
adorable et d’une grande gentillesse. Après un rapide tour des lieux nous
déchargeons toutes les affaires, chacun s’attelle à sa tâche, préparation des
kits de cordes, des kits de bouffe, confection d’une bonne salade de pattes
dans 2 bidons étanches et organisation de la partie bateau pour la future croisière…
Le temps que Joce, Fred et moi
amenions la voiture à la sortie du trou pour le lendemain, les autres investissent la cuisine,
généreusement prêtée, afin d’élaborer un bon aligot saucisse. Nous nous
remplissons bien la panse de cette mixture qui colle à la cuillère et au fil
des heures l’équipe s’égraine pour aller dormir.
Le réveil est donné pour 7h, mais
non c’est trop tôt le tabac n'ouvre qu’à 9h30 et il nous faut des
clopes !!! et le pain il arrive à quelle heure ???
Après toutes ces
questions existentielles on se lève finalement à 8h, bon compromis !!
Second investissement de la cuisine pour le petit dej œufs bacon à volonter.
Les fumeurs vont acheter leurs
cigarettes, le pain est arrivé (ouff) on peut y aller !!
Tout le monde s'entasse dans le
minibus direction Socueva, point de départ de la marche d’approche à 20 min de
route du gîte.
Vue la chaleur torride, chacun se
met en tenue légère les bottes aux pieds et nous attaquons la marche
d’approche. Dans le village, on prend d'emblée la mauvaise direction ...ce
qui nous permet de voir une vielle dame étendant son linge sur son étendoir
canadien depuis sa petite fenêtre, folklore ! Donc demi-tour, ça y est on
est sur le bon chemin et nous voyons le
col que nous devons atteindre. Les pas s’enchaînent sous un soleil qui libère
toute sa chaleur sur notre peau transpirante.
Arrivés au col, l'ascension
continue sur une piste où l’on croise un autochtone octogénaire qui nous
indique le chemin avec un bel accent de paysans espagnol.
La suite de la marche se
fait dans un magnifique lapiaz avec d’immenses dolines et lorsque notre tête
fait un demi-tour on voit en toile de fond l’Atlantique, paysage
magnifique !!! Nous voilà sortis du lapiaz pour une marche dans des pentes
herbeuses. Le bidon plein de pattes
s'échappe du kit de Yan, dévale la pente de quelques mètres et s'arrête
heureusement... (détails important pour la suite). Yan va le récupérer et
remonte sur le chemin. Notre marche se poursuit durant 15 min jusqu’au col avec
une belle vue sur les massifs voisins.
Tout le monde se met à la
recherche de l'entrée du trou qui doit être dans cette zone mais introuvable, ce n’est pas la ??!!
C'est à cet instant que Yan à une révélation...Il est persuadé que le bidon lui
a montré, quelques instants plus tôt, l'entrée du Cueto comme un signe
divin !! Cela correspond au descriptif ! Marche arrière, on redescend
et le bidon avait bien raison, l’entrée était juste là, Yan était passé devant
sans le voir !
Ça y est on y est et comme dit
Paco « si y en a un qui se dégonfle
je le suis ! »
Chacun s’équipe après s’être
restauré . Les équipes se forment, ce sera Yan suivi de Joce pour
l’équipement et Rémi avec Lio pour le rappel des cordes.
Il est 14h le départ est donné
par Yan qui rentre dans la cavité. Un petit couloir de 5, 6m nous amène direct
à la main courante de la « deadline » donnant accès au sommet du
P300. La tension et l'attention montent ... Le nœud est bien fait ?
Tout tient ? Le demi-rond est bien fermé ? Y'a un nœud au bout des
cordes ?? Allez Feu !!!
Les départs s’enchaînent
chacun se retrouve sur la main courante avec un ou deux camarades et là
l’appréhension mélangée à l’euphorie se lit sur chaque visage. Mise en place du
descendeur on se délonge et c’est parti pour une sensation intense. Je passe en
cinquième position avec devant moi Yan, Joce, Odile et Toto. Je vois la lueur
de leurs lampes au loin et au fil de la descente des lumières se rajoutent au
dessus de moi avec Fred, Paco, Arthur. C'est une véritable guirlande
électrique !! La première section de 50m se fait avec la boule au ventre
puis au fil des rappels celle-ci s’estompe pour laisser place à un grand
plaisir dans ce puits tubulaire parfait d’une dizaine de mètres de diamètre. La
descente se fait au gré des « LIBRE » et parfois des retrouvailles au
relais avec notre voisin du dessus ou du dessous. Arrivés au bas du puits on
entend le rappel des cordes fait par Rémi et Lio avec le son fracassant de
corde qui file, ça y est le demi tour est désormais impossible. Ah oui, j’allai
oublier, nous avions quand même des talkie-walkie, attention la trans !!
pour la communication entre l’équipe de tête et les déséquipeurs. Ça marche pas
mal surtout pour récupérer des mousquifs sur des devs en place. On ne lâche
rien !!
Joce et Yan continuent dans
le P55 équipé en fixe, nous leur faisons passer au fur et à mesure les kits de
cordes pour les puits suivant, qui eux ne sont pas en fixe. Les puits se
succèdent, tous très beaux, la fin est un peu plus mouillante. Dernier rappel
de 18 m qui donne dans la grande galerie de Juhé (-581m) et qui clôture la
série de puits. Nous y prenons pieds à 19h pour la première pause repas avec
salade de pattes, soupes, café…. Après une re-répartition des charges, nous
voilà en route dans ces immenses galeries où nous avons l’impression de faire
une rando en montagne avec comme ciel une voûte que seules les scurions peuvent
éclairer. On s’abreuve à l’Oasis un des rares point d’eau de la traversée, les
bouteilles sont remplies les gorges hydratées le chemin peut se poursuivre
jusqu’au pozo de la navidad jonction avec le réseaux inférieur. A noter un très
bon balisage tout au long de la traversée qui nous évite de chercher notre
chemin dans ce grand dédale.
Nous voilà maintenant
dans la galerie de la Navidad, les parois brillent de l’éclat du gypse « Joce : C’est trop beau faut que je me
branle ! ». Des fleurs de toute taille, de la dentelle, on en
prend plein les mirettes !! Le parcours continu dans de belles conduites
forcées à hauteur d’homme et qui nous montre le cheminement que l’eau
empruntait il y a fort fort longtemps.
Nous parcourons la salle blanche
qui porte bien son nom, toutes les
parois sont étincelantes avec une jolie colonne en son milieu. Nous continuons
notre chemin jusqu’au P31 pour la seconde pause tchap, il est 0h50.
Pour certains, les yeux
commencent à picoter...mais chacun est impatient de découvrir ce qui nous
attend ! La galerie du Red intermedia est le passage le plus
paumatoire mais d’une grande simplicité
avec les scotchs light et les flèches indiquant le chemin ! Nous
atteignons bientôt le pozo de la Union que nous ne descendons pas mais
contournons par une belle vire en fixe. Quelques gouttes tombent du plafond ce
qui permet de remplir nos gourdasses. Une petite escalade nous redonne accès à
de nouvelles galeries où le plafond est plus bas, il faut se baisser !!
Enfin !! On commence à sentir l’air qui frétille sur nos visages, lors de
passages plus étroits, il se fait de plus en plus fort jusqu’à son apogée lors
de la descente d’une diaclase nommée la TURBINA et elle porte bien son
nom ! Lorsque le spéléo s’y engouffre sa combi se gonfle et le vent rend
la descente assourdissante. Toto y restera un peu plus que les autres, merci à
son gros kit qui s’est bloqué et qui commence à sérieusement l'emmerder !! Peu après il lègue enfin son far dot.
Suite à cette Turbine nous
prenons pied dans les galeries fossiles de la Conventosa, après une petite
marche nous arrivons vite devant le 1er lac (il y en à 3 à passer).
Paco, Fred et Yan s’attellent au gonflage des paquebots pour le départ de la
croisière, tant attendu par Paco, pendant que l’autre partie de la troupe se
fait un gueuleton avec un café bien chaud. Yan se lance le 1er en
solitaire et nous avons de la chance il y a une drisse qui nous permet de ne
pas sortir les rames. Paco s’occupe de la cordelette pour ramener les bateaux.
Chacun embarque à son tour avec sa propre technique, à 2 avec 2 kits sur le
dos, à 2 avec les kits dans l’eau attachés au bateau, tout seul…. Le 1er
lac se traverse sans encombre. Ce ne
sera pas le cas du second où nous voyons arriver Fred à toute vitesse ! Il
a été victime d’une crevaison au milieu de la traversée. Pour sauver l'embarcation,
son moussaillon Paco a tout simplement sauté sur le rivage et a réussi à se loger
sur un caillou. Le brave homme armé de courage s'est tout de même mouiller les couilles !! Fred est resté seul
à bord, mais comme ont dit, un capitaine ne quitte jamais son navire.
Ce bateau pourvu de 2 boudins nous permettra
de mettre tous les kits dessus pour le passage du dernier Lac.
Après avoir déposé les Kits,
Lionel va chercher son père resté à l'eau.
Au dernier lac on sort les rames
car la drisse est coupée en deux (dommage). Mais attention !! pas
n’importe quelles rames ! Ce sont celles faites par Mr Albert avec pour
gabarit une raquette de ping pong à Lage. Elles avaient été conçues pour ce
même trou il y 33 ans de cela, c’est quand même beau !!!
Une fois les lacs franchis nous
attaquons la partie « canyon » qui clôture cette sortie avec des
décors encore et encore magnifiques, des plafonds à plus de 200 m de haut par
endroit et cette eau d’une clarté exceptionnelle. Vasques, main-courantes,
marmites s'enchaînent à un bon rythme. Yan et Joce partirons devant pour aller
récupérer le minibus garé à Socueva.
La sortie n'est plus très loin et
nous nous dirigeons tranquillement en prenant le temps d'admirer le décor. Ça
monte encore un peu puis une dernière corde et on commence à sentir l’air, un
dernier virage et ça y est le jour est là... nous mettons le nez dehors après 20h dans l’obscurité, il est 10h.
Arrivés sur le parking Joce et
Yan sont déjà là avec les véhicules et des bières en train de parler avec toute
une équipe venue de Doubaï qui va faire la partie classique accompagnée par 2
guides anglais (vive la mondialisation !).
Tout le monde déguste une bonne
bière tout en se déséquipant pour finir affalé sur la route chauffé par le
soleil qui se lève. A peine sortit, tout le monde parle déjà de la prochaine
grosse sortie, à voir au prochain épisode.
Un petit coup de voiture et nous
voilà de retour à l’auberge où nous étalons le matos pour qu’il sèche et
mangeons ce qu'il reste de bouffe et y'en a encore plein !!!
Au fil du temps on voit
disparaître des gens que nous retrouvons au lit lorsque à notre tour nous y
allons. Suite à une petite sieste collective, on se retrouve au bar autour d’un
bon demi pour valider tout ça.
Repas préparé par Rocia suivi
d’une tentative de sortie en ville qui s’avérera non concluante car tous les
bars sont fermés, IL FONT PAS LA FETE TOUT LE TEMPS EN ESPAGNE ? C’est
quoi ce bordel !!!!!!
Tous les équipiers dorment comme
des cailloux mais le soleil se lève et nous avec ! Suite à un petit dej et
un au revoir à Rocia nous voilà sur la route du retour, et oui toutes les
bonnes choses ont une fin !!
Avant de nous séparer, on fait un
petit point matos... car Arthur a perdu son bidon ! On était tous prêts à
se cotiser pour le lui rembourser quand tout d'un coup Paco a un flash (comme
Yan la veille!!) et il résout le mystère du bidon manquant !
Ce trou il était vraiment
... !
Sur ce, nous nous quittons à st
Gaudens où les Ariègeois repartent vers la montagne et les Perpignanais vers la
mer.
Week-end end que tout le monde
gardera durant un long moment en tête, belle histoire spéléologique et humaine.
TPST : 20h + 3h de
marche d’approche
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